Le Landrat mise sur un "Triangle de Weimar 2.0" pour sécuriser l'Europe

Le 28 août, il y a 33 ans jour pour jour, les ministres des Affaires étrangères allemand, français et polonais de l'époque - Hans-Dietrich Genscher, Roland Dumas et Krzysztof Skubiszewski - se sont rencontrés à Weimar pour créer le Triangle de Weimar. Les signatures de leurs contrats ont scellé la coopération transfrontalière entre les trois payset ont pris la responsabilité du processus d'intégration européenne. Les objectifs ambitieux n'ont pas tous été atteints par la suite. Néanmoins, les trois pays ont contribué de manière significative au maintien de la paix à long terme en Europe. Aujourd'hui, le Triangle de Weimar considère que l'échange entre les sociétés civiles, tel qu'il s'exprime par exemple sous la forme de jumelages communaux ou de rencontres de jeunes, est une contribution essentielle à une cohabitation plus étroite entre les citoyens des trois États au cœur de l'Europe.

Après le début de la guerre d'agression russe contre l'Ukraine, les préoccupations en matière de coopération et le souhait d'adopter des approches communes en Europe sont redevenus plus tangibles. Une réunion des ministres des Affaires étrangères allemand, français et polonais en février dernier à La Celle-Saint-Cloud (France) a souligné l'urgence de relancer le Triangle de Weimar en mettant l'accent sur le maintien de la paix en Europe.

Theophil Gallo, président de l'Association germano-polonaise de la Sarre et membre du comité directeur fédéral, va encore plus loin dans sa vision : "Il existe plusieurs moyens de garantir l'Europe et de la développer de manière positive. Aujourd'hui, nous devons absolument inclure l'Ukraine dans le 'Triangle de Weimar', le noyau de l'Europe avec les trois États centraux que sont la France, l'Allemagne et la Pologne - je l'appelle le 'Triangle de Weimar 2.0'. C'est cette ligne qui sera déterminante dans l'engagement pour la démocratie et pour l'Europe telle qu'elle a été conçue et fondée dans l'esprit de Robert Schuman".

Comment cela se traduit-il dans la pratique ? Le Landrat Dr. Gallo concrétise : "Nos chances se trouvent certainement toujours en France, dans le partenariat étroit qui est entretenu depuis très longtemps au niveau national avec le département de la Moselle via la Sarre et le Saarpfalz-Kreis. Mais nous avons aussi nos chances avec les partenaires du "Triangle de Weimar 2.0", avec la Pologne et surtout avec l'Ukraine : les deux États de l'Est, qui ont existé pendant des décennies derrière le "rideau de fer" et donc coupés de l'Ouest, savent, de par leur histoire, reconnaître et apprécier la valeur de la liberté et de la démocratie, peut-être même plus actuellement que dans les pays plus occidentaux".

Depuis des années, le district de Saarpfalz poursuit systématiquement l'objectif d'intégrer des régions ukrainiennes à tous les niveaux et avec les districts partenaires polonais. Le 4 juillet 2022, il a cofondé une "Alliance internationale pour la paix et la cohésion en Europe", l'"Alliance de Hombourg". Elle regroupe 19 districts et régions de France, d'Allemagne, de Pologne, d'Ukraine et des États-Unis.

Les partenariats trinationaux existent à plusieurs niveaux : Le Saarpfalz-Kreis, le district polonais de Przemyśl et le district ukrainien de Lviv (anciennement Pustomyty) forment un partenariat trinational depuis 2018. Au niveau du Land, il en existe un depuis novembre 2023 entre la Sarre, la voïvodie de Podkarpackie et l'oblast de Lviv. Dans le domaine culturel, le musée sarrois de la mine de Bexbach, le musée polonais de l'industrie pétrolière et gazière de Bóbrka et le musée ukrainien du charbon de Lvivvuhillya dans l'oblast de Lviv se sont associés en mai 2023. Enfin, les rencontres d'élèves de France, d'Allemagne, de Pologne et aussi d'Ukraine au foyer scolaire écologique Spohns Haus constituent une base précieuse.

"Les alliances et les partenariats sont la base fondamentale de la cohésion de la société civile au niveau local et donc d'une Europe unie. Cette affirmation lapidaire a peut-être été sous-estimée dans son importance et sa dimension jusqu'à présent", conclut le Dr Gallo.

En ce qui concerne l'engagement au niveau de la société civile, il considère que les villes, les communes et les districts sont particulièrement sollicités : "Les partenariats communaux ne se limitent pas à l'échange de représentants des institutions participantes. Leur objectif doit plutôt être d'encourager et de soutenir l'échange et le dialogue directs entre les citoyens des régions concernées. Que l'Europe ne se fasse pas à Bruxelles, mais qu'elle soit vécue et pratiquée dans la société civile, semble être un lieu commun. Pourtant, pour diverses raisons, il y a encore trop peu de choses à faire. Plus la situation politique générale est difficile et moins la grande politique atteint les gens avec leurs besoins, plus la proximité des citoyens de nos États membres au niveau de la société civile est importante et plus cette cohésion citoyenne doit être renforcée".

Robert Schuman, initiateur et père fondateur d'une Europe unie, a dit un jour : "L'Europe se cherche ; elle sait que son avenir est entre ses propres mains". Theophil Gallo, Landrat : "Cette phrase n'a jamais été aussi actuelle qu'aujourd'hui, car l'Europe, qui nous a assuré près de 80 ans de paix, est menacée à bien des égards. Pour la protéger et la développer, le district de Saarpfalz s'engage en faveur d'un 'Triangle de Weimar 2.0'".

Des informations sur les partenariats de district et les activités européennes du Saarpfalz-Kreis sont disponibles auprès de la directrice du service Europe, Dr. Violetta Frys, au (06841) 104-8273 ou aux adresses e-mail [email protected] et [email protected].